Ateliers Picha à travers son équipe de coordination et de communication dirigée par la Curatrice Lucrezia CIPPITELLI, s’est rapproché de l’Artiste Chorégraphe Sarah Mukadi qui a tenu du 15 au 19 Août 2022 un atelier de recherche au sein du centre d’art Picha avec des femmes vendeuses ambulantes.
Partant de son projet « Mère courage » pour lequel elle a bénéficié du soutien de la bourse octroyée par l’organisation Framer Framed dans le cadre d’une coopération avec la 7ième Edition de la Biennale de Lubumbashi, elle a voulu se rapprocher d’un échantillon de ces femmes afin de leur « ouvrir l’esprit », les éveiller, les aider à repousser leurs limites, les faire sortir de leurs activités du quotidien afin de les mener dans un milieu artistique pour le développement de certaines aptitudes de protection contre les obstacles qu’elles rencontrent dans l’exercice de leurs métiers face au regard et au jugement de la société.
Les recherches menées par l’Artiste Sarah Mukadi l’ont conduites à définir deux catégories d’obstacles auxquelles sont confrontés « les mères courages », à savoir : les obstacles endogènes et les obstacles exogènes.
Cette dernière les définit comme suit :
Les obstacles endogènes : Ce sont des obstacles intrinsèques à la personne et qui l’empêchent d’entreprendre une activité. Ils sont constitués des luttes intérieures, des doutes, de la peur, de la honte, de la mentalité et des obstacles psychologiques dus à l’éducation reçue. Ils peuvent être accentués par le manque d’instruction et par certains mariages précoces et forcés constituant des barrières qui se dressent devant l’individu et l’empêchent de bien faire son travail.
Les obstacles exogènes : Ce sont des obstacles externes ayant une incidence dans la réalisation d’une activité. Généralement, ils sont dus au regard de la société face à l’activité qu’un individu choisi de faire, que les gens considère comme un travail humiliant ; il y a aussi les finances, le manque d’argent pour démarrer une activité et la difficulté rencontrée lorsque l’individu demande de l’aide.
Au cours de ces cinq jours d’atelier, elle a axé son travail avec les « mères courages » sur une démarche de libération de la parole face au combat quotidien, car ce sont des femmes qui, par le travail de la vente, sont confrontées tous les jours à des obstacles endogènes et exogènes.
Elle n’a pas voulu utilisé que son médium de danseuse-chorégraphe pour cet exercice, mais elle a aussi utilisé leurs médiums à toutes comme espace d’expression, en recréant tous les gestes et mouvements qu’elles ont l’habitude de faire dans leurs métiers sous une forme chorégraphique. Son objectif a été de les libérer de leurs fardeaux par une pratique différente de celles qu’elles exercent d’habitude pour se défouler : une activité à l’église ou en se tournant vers leurs conjoints qui ne comprennent pas toujours les difficultés auxquelles elles font face.